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Daniel Leutenegger, Rathausgasse 18, CH-3011 Bern, www.ch-cultura.ch

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"SONIA KACEM. LA CHUTE"

"SONIA KACEM. LA CHUTE"

16.04.2024 Exposition Château de Gruyères, jusqu’au 9 juin 2024


Image: Vue d’exposition © Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Gregor Staiger (Zurich), photo: Château de Gruyères

Vue d’exposition © Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Gregor Staiger (Zurich), photo: Château de Gruyères

Image: Vue d’exposition © Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Gregor Staiger (Zurich), photo: Château de Gruyères

Pour son premier rendez-vous culturel de 2024, le Château de Gruyères invite Sonia Kacem à investir les murs de l’ancienne résidence comtale. Intitulée "La chute", l’exposition donne à voir un large pan des recherches artistiques de la plasticienne.

Au fil des salles, le public découvre ses thèmes de prédilection: la matière et son amoncellement, la définition de volumes par la ligne, le drapé ou encore le signe-ornement. Dans ce travail intense, la répétition du geste catalyse la création en plongeant l’artiste dans un rapport corporel à la matière.

Jouant des formes et des couleurs, ses compositions abstraites, aux dimensions parfois imposantes, invitent immédiatement à l’immersion et au plaisir visuel.

S’inscrivant dans la tradition de l’art minimal et, notamment du plasticien américain Robert Morris qui dans ses travaux a repositionné les enjeux de la sculpture, Sonia Kacem explore l’impact des forces de la gravité sur la matière et les tensions qui peuvent l’animer.

Recourant à des matériaux souples, elle réalise ses œuvres avec des gestes simples, parfois répétitifs, sans passer par la taille ou le modelage.

Son exposition au Château de Gruyères fait la part belle au drapé, peut-être un des sujets les plus travaillés dans l’art depuis l’Antiquité. Suggérant le vêtement et, in extenso, le corps qu’il abrite, l’arrangement des tissus qui se plissent et se froissent constitue l’une des premières formes d’abstraction. Ainsi de lourdes étoffes habillent savamment les salles tout au long du parcours de visite.

Les œuvres s’inspirent entre autres de l’opulence du drapé baroque à l’instar de celui du Bernin, maître du XVIIe siècle que la plasticienne affectionne particulièrement. Usant des tensions et des contrastes, elle joue d’effets théâtraux et mise sur le plaisir des formes.

Exploitant divers matériaux – souvent de récupération – telles des bâches de vinyle, des structures en bois ou des chutes de toiles de store, l’artiste se plaît à donner un volume aux éléments plats, mettant en mouvement les matériaux qu’elle sculpte par un subtil jeu de plis. Toujours dans une approche physique, en rapport avec son propre corps, Sonia Kacem explore non seulement le textile, mais également d’autres procédés techniques. Elle invoque aussi l’art du drapé et de sa fabrique à travers trois œuvres en bronze, intitulées Piega («pli» en italien), dans lesquelles elle expérimente la technique de la cire perdue sur laquelle elle imprime en surface une répétition de motifs au moyen du pinceau.

Dans les salles historiques, par un jeu de contrastes, de couleurs et de formes, les œuvres de Sonia Kacem ouvrent de nouvelles perspectives. Dans le Salon Corot, la plasticienne interagit avec le décor créé à la fin du XXe siècle par les artistes de la colonie de la famille Bovy-Balland.

Recouvrant la fenêtre d’une pièce de tissu qui se déploie en cascade avec faste et délicatesse, elle complète le travail pictural collectif réalisé sur les boiseries par Jean-Baptiste Camille Corot et Barthélemy Menn. Les plis de l’œuvre rappelant ceux de l’arrière d’une élégante robe répondent ici aux jeunes filles qui dansent entre les médaillons peints par les artistes du XIXe siècle.

Vue d’exposition © Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Gregor Staiger (Zurich), photo: Château de Gruyères

Image: Vue d’exposition © Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Gregor Staiger (Zurich), photo: Château de Gruyères

Dans ses œuvres, Sonia Kacem s’adonne à un jeu entre le mur et l’espace de la salle, entre le plat et le tridimensionnel: certaines sculptures ont un caractère très pictural tandis que les motifs qu’elle dessine dans ses cahiers de travail deviennent à leur tour des volumes accrochés aux boiseries. Trois pièces, Ensemble of three, à découvrir dans le Salon de Musique, sont composées d’objets mystérieux dont les formes – issues de ses carnets transparaissent sous une toile étirée à l’extrême. Ici, il n’est plus question de gravité ni de plissé. Avec ce jeu de recouvrement-dévoilement, l’artiste rappelle que le textile cache autant qu’il révèle.

L’ornement et le motif constituent enfin une pratique plus récente dans le travail visuel de Sonia Kacem. À la répétition du geste s’ajoute la reproduction du signe. Dans une série de lithographies réalisées pour l’exposition au Château de Gruyères, l’artiste s’inspire de détails qu’elle a découverts dans la résidence comtale, notamment dans les graffitis historiques encore visibles dans certaines salles de la forteresse. De ces marques énigmatiques, elle extrait des formes et restitue à l’envi le geste séculaire puisé dans des courbes et des lignes anciennes qu’elle réinterprète dans un jaillissement coloré.

Cette même accumulation des motifs se retrouve encore dans 40 signes, installation constituée de plusieurs éléments qui se répètent et se dédoublent parfois pour générer de nouveaux «symboles». Réalisée initialement avec des chutes de bois retravaillées et couvertes d’un vernis translucide et coloré qui rend précieux le rebus, l’œuvre se déploie comme un décor oscillant entre l’ornemental et le textuel. À travers l’agencement des formes, Sonia Kacem crée une mystérieuse composition où le motif tend vers l’idéogramme. Conçu pour être disposé de différentes manières, ce travail visuel tant sculptural que pictural crée à chaque accrochage un nouveau panorama de signes/traces dont le code reste à déchiffrer.

Se déployant au fil des salles historiques dans une profusion de formes et de couleurs, ses interventions résolument spectaculaires entretiennent un dialogue avec le lieu et les collections.

À Gruyères, Sonia Kacem revient sur sa pratique artistique en réactivant des processus de travail qui avaient nourri ses débuts et dévoile le fruit de ses recherches les plus récentes. De l’impressionnante installation Amsterdam qui ouvre l’exposition, à l’étonnante œuvre L’écume, qui conclut le parcours dans la Salle des Chevaliers, "La chute" est l’occasion ainsi pour la plasticienne de renouer avec plus d’une décennie de création.

Sonia Kacem

Diplômée en 2011 d’un master en arts visuels à la Haute École d'Arts et de Design de Genève (HEAD), Sonia Kacem (1985*) explore depuis plusieurs années les confins de l’abstraction. À travers un intense travail sur la couleur, la matière, le langage des formes, l’ornement et le geste, elle élabore des compositions, aux dimensions parfois imposantes, qui invitent au plaisir visuel.

cp

Contact / Kontakt:

https://www.chateau-gruyeres.ch/

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Vue d’exposition © Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Gregor Staiger (Zurich), photo: Château de Gruyères

Image: Vue d’exposition © Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Gregor Staiger (Zurich), photo: Château de Gruyères

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