"GABRIEL LIPPMANN - LA PHOTOGRAPHIE DES COULEURS"

Image: Gabriel Lippmann, Portrait de Laurence Lippmann lisant dans un jardin, 1898-1900 © Collections Photo Elysée

Fruit d’un travail collaboratif mené depuis plusieurs années par Photo Elysée, cette exposition met en lumière des images provenant du Fonds Gabriel Lippmann conservé au musée et produites grâce à la technique interférentielle – procédé couleurs pour lequel Gabriel Lippmann a reçu le prix Nobel de physique en 1908. Le musée conserve le plus grand ensemble de plaques réalisées par Lippmann lui-même et réunies dans une institution (soit 137 plaques sur près de 300 réparties sur tous les continents).

L’exposition se divise en trois axes qui répertorient les grands domaines de recherche dans lesquels les plaques Lippmann s’inscrivent: la plaque Lippmann comme objet muséographique ou l’importance de l’expérience visuelle; la plaque Lippmann comme objet scientifique ou l’importance du procédé et enfin la plaque Lippmann comme objet d’histoire de l’art: l’importance de l’image. L’exposition s'inscrit dans un projet du catalogue raisonné des plaques Lippmann, mené en parallèle et à un horizon plus lointain (2025-2026).

Pour appréhender la complexité de la photographie interférentielle, Photo Elysée s’est associé à l'AudioVisual Communications Laboratory (LCAV) de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Ce partenariat a non seulement permis d’étudier le procédé, mais aussi de l’expliquer et le présenter au public d'une manière novatrice.

Dans cette exposition, les vitrines dans lesquelles sont présentées les plaques ont nécessité des recherches menées à l’EPFL pour créer un système d’éclairage unique, adapté à l’observation de chaque image originale.

Observer une plaque Lippmann est le plus souvent une expérience solitaire: l’objet ne peut être bien vu que par une seule personne à la fois. En son temps, Gabriel Lippmann réalisait des projections, permettant ainsi à un large public de voir la même image en même temps et de s’accorder sur les couleurs perçues. Avec l’aide de l’EPFL, Photo Elysée a pu recréer une telle projection en utilisant des plaques contemporaines que les recherches de l’EPFL ont permis de réaliser.

Les plaques Lippmann étant des objets photographiques complexes qui se situent au croisement de plusieurs disciplines, des rencontres entre des chercheurs de différents horizons, notamment du LCAV de l’EPFL mais aussi de la Sorbonne Université ont eu lieu. La plaque Lippmann permet aussi de percevoir la complexité matérielle et technique de la photographie, parfois méconnue ou oubliée au temps du tout-numérique. Produite et réalisée en collaboration avec le LCAV de l’EPFL, cette exposition bénéficie du subside Agora (FNS).

Commissariat: Pauline Martin et Nathalie Boulouch avec la collaboration de Manuel Sigrist

Comité scientifique: Jean-Marc Fournier, Tatyana Franck, Carole Sandrin, Martin Vetterli