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"150 JAHRE MUSEUM SCHWAB BIEL - 150 ANS DU MUSÉE SCHWAB BIENNE"

"150 JAHRE MUSEUM SCHWAB BIEL - 150 ANS DU MUSÉE SCHWAB BIENNE"

24.09.2023 Exposition / Ausstellung im Gebäude Schwab, Neues Museum Biel / Nouveau Musée Bienne, bis am 25. Februar 2024 - En parallèle, le bâtiment Schwab accueille l'exposition "Jardin d'Éden et ville de l'avenir". Celle-ci se focalise sur les 100 ans de la gare de Bienne et confronte la modernisation de la ville à la vision d'une nature intacte.


Image: Aquarelle de Friedrich Ludwig von Rütte, 1870, Département des constructions de la ville de Bienne

Le 16 septembre 1873, le Musée Schwab ouvre ses portes, flambant neuf. La ville de Bienne est fière d’abriter le troisième édifice construit à cet effet en Suisse, après Genève et Bâle. Il est l’oeuvre de l’architecte Friedrich Ludwig von Rütte qui lui donne des airs de bibliothèque nationale française.

Art, antiquités, paléontologie et géologie, numismatique, histoire naturelle, montres et bibliothèque municipale: tout ce petit monde se partage les quatre salles de l’institution. Autant dire qu’elles ont été très vite exiguës! Une longue odyssée commence alors et d’ambitieux projets d’agrandissement se suivent jusque dans les années 1990. Aucun n’aboutit mais chacun témoigne des aspirations d’une cité industrielle en marge des grands centres bourgeois et intellectuels, dont la quête d’identité est constamment tournée vers l’avenir.

Von Rütte, l’architecte

La commission du Musée choisit l’architecte Friedrich Ludwig von Rütte (1829–1903) pour donner forme à son idée d’un musée biennois. Von Rütte n’est pas un inconnu. À Bienne, il est l’auteur des abattoirs (1870) et de villas érigées dans le Quartier-Neuf, à la rue du Rüschli et de l’Union. Issu d’une ancienne famille de la bourgeoisie bernoise, son père est pasteur à Sutz, sa soeur Julia Sophia est mariée à Josef Lanz, médecin et premier président de la commission du musée.

Von Rütte travaille notamment à Paris, auprès de l’auteur des plans du château de Schadau à Thoune, Pierre-Charles Dusillon. Ce dernier lui confie bientôt la direction de sa succursale de Mulhouse, dont von Rütte deviendra l’unique patron à sa mort. À Sutz, il transforme l’ancienne maison von Tscharner et en fait sa résidence d’été, l’actuel von Rütte-Gut. Son oeuvre comprend principalement des villas et des bâtiments officiels représentatifs, au style historicisant: la villa Bühler à Winterthour (1867–1869, aujourd’hui le cabinet des médailles), et la villa de la famille von Tscharner à Berne (1885), l’actuelle Résidence de France.

Pour la culture, les sciences et les arts

La construction d’un musée à Bienne en 1873 déjà peut surprendre. En effet, Bienne n’est ni une ville universitaire ni une capitale. Des conditions politiques, sociales et financières ont nécessairement préexisté à cet ambitieux projet.

Durant la seconde moitié du 19e siècle, en Suisse et en Europe, les villes connaissent une forte explosion démographique. Pour y répondre, elles construisent tous azimuts et se dotent de nouvelles infrastructures: chemin de fer, poste, hôpital, banques, écoles mais aussi musées.

Dans les années 1850, l’intelligentsia biennoise fourmille de personnes convaincues par les idéaux culturels de la bourgeoisie et veut en faire bénéficier la jeune cité industrielle du pied du Jura. Un rôle important est alors accordé à l’instruction et à la culture, aux théâtres et aux musées. Il faut propager l’étude des lettres, des sciences et des arts. Parmi ces personnes, Gottfried Scholl, profondément engagé dans la vie culturelle de sa cité, se révèle être un convaincant inspirateur.

En 1862, il pose son projet de musée déjà bien ficelé sur la table des conseillers municipaux et entraîne Friedrich Schwab dans son sillage. Trois ans plus tard, Schwab lègue sa "collection d’armes et de parures, d’outils domestiques et autres, issus des sites lacustres". L’acte de donation stipule d’ailleurs: "…dans l’intérêt de la formation de l’esprit de ses habitants, et de la jeunesse en particulier."

Collection archéologique, étage supérieur salle nord, avant 1945, Archives Musée Schwab

Image: Collection archéologique, étage supérieur salle nord, avant 1945, Archives Musée Schwab

Une incessante quête d’espace

Durant les premières décennies, le musée accepte pratiquement tout ce qu’on lui offre! Cette stratégie de collection conduit rapidement à un manque d’espace: dans le musée déjà plein à craquer, on expose les objets jusque dans la cage d’escalier et même dans le jardin.

En 1901, l’architecte municipal August Fehlbaum dessine le premier plan d’extension avec comme consigne de modifier le moins possible l’apparence extérieure. Mais l’état des finances municipales interdit une quelconque entrée en matière. Le début de la Première Guerre mondiale met en sommeil les mesures qu’il aurait alors fallu prendre.

Un musée moderne pour la ville de l’avenir

Bisbilles, prises de bec et problèmes de financement n’empêchent pas trois projets d’extension de voir le jour au cours des années 1930. Résolument tournés vers l’avenir, leur style rompt très nettement avec le bâtiment originel: épuration des formes, lumière et lignes fluides marquent les esprits.

Au cours de l’entre-deux-guerres, Bienne connaît une profonde transformation urbaine. Les autorités socialistes entreprennent de grands travaux de modernisation pour contrecarrer la crise horlogère de 1929 et améliorer les conditions de vie de l’ensemble de la population. Le nouveau quartier de la gare, la plage, la bibliothèque et des écoles sont construits. Dans cet élan, Hans Schöchlin (1927), Otto Schaub (1930) et Eduard Lanz (1938) expriment à divers degrés leur sensibilité moderniste dans de nouveaux projets. Ils utilisent notamment des matériaux comme le béton, le verre et l’acier pour transformer le visage du musée et en faire une grande institution.

Aussi novateurs soient-ils, ces projets disparaissent tous dans les tiroirs des autorités. Au début des années 1940, on tient enfin la solution: le Musée Schwab sera épuré de ses collections et dorénavant entièrement consacré à l’archéologie.

Sauvons l’édifice!

Dans les années 1940 naît l’idée d’ériger Bienne en centre suisse de la recherche archéologique lacustre. Elle est reprise 40 ans plus tard et traduite dans le nouveau projet d’agrandissement du musée qui réserve des espaces conséquents à la recherche scientifique.

À cette période, le paysage muséal biennois est en pleine ébullition. En découleront un centre d’art (Centre d’art Pasquart), un musée d’art et d’histoire du 19e siècle (Musée Neuhaus), un musée de la vieille ville (Ring 10). Le Musée Schwab n’est pas en reste: on lance un concours d’agrandissement, remporté en 1989 par le bureau d’architectes Flückiger et Mosimann.

Mais l’histoire se répète et il faut à nouveau parer au plus pressant: sauver l’édifice qui se fissure de toute part et qui prend l’eau! C’est ainsi que les ambitions d’un grand bâtiment sont définitivement enterrées. Des rénovations et des transformations extérieures et intérieures de même qu’une nouvelle stratégie muséale axée dorénavant sur l’ouverture vers les publics redonnent un nouveau souffle au Musée Schwab.

En 2012, le Musée Schwab et le Musée Neuhaus fusionnent pour donner naissance au NMB Nouveau Musée Bienne qui abrite sous un même toit l’art, l’histoire et l’archéologie.

Le Musée Schwab, dont le nom reste gravé sur le linteau de la porte d’entrée, accueille désormais les grandes expositions temporaires.

nmb

Contact / Kontakt:

https://www.nmbienne.ch/expositions/150-ans-du-musee-schwab#

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Exposition Erica Pedretti, 2019, photo: NMB, Patrick Weyeneth

Image: Exposition Erica Pedretti, 2019, photo: NMB, Patrick Weyeneth

 

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